Comme l’indique le titre, dans cet article nous allons parler de liège & de bouchon. Le bouchon est choisi pour sa double fonction : boucher les bouteilles et conserver le vin. Naturellement, on pense au liège lorsqu’on parle de bouchon de vin.
Mais celui-ci a bien évolué depuis ces dernières années. En effet, lorsqu’on débouche une bouteille de vin on découvre un bouchon qui n’a pas toujours la même tête (ou plutôt le même corps). L’argument principal dans la création de ces bouchons alternatifs est de réduire au maximum ce fameux goût de bouchon (tant redouté par les vignerons).
Le goût de bouchon est un défaut du vin irréversible qui dégage au nez une odeur de liège et de moisi et en bouche une amertume sur le liège. Aucune solution n’existe pour corriger un vin bouchonné. Ce défaut est principalement causé par une molécule appelée la trichloroanisole (TCA). Cette molécule se forme au contact de composés chlorés présents dans l’écorce d’arbres pollués ou les produits de nettoyage (chai). Dans la majorité des cas, les TCA sont apportés par le bouchon.
“5 à 8% des bouteilles distribuées sur le marché français seraient bouchonnés. Même si les bouchons agglomérés sont souvent en cause, les bouchons en liège naturel et naturel colmaté sont également incriminés.” IFV
Jusqu’au IVème siècle, le liège était utilisé pour sceller les amphores. Mais cet usage se perdit avec le temps. C’est au XVIIème siècle que son utilisation est devenue courante. La légende veut que Dom Pérignon, à l’abbaye d’Hautvillers, ait remarqué les bouchons de liège obturant la gourde des pèlerins espagnols.
Le liège est un matériau noble & naturel avec énormément de qualité :
Le principal producteur et exportateur mondial de produits en liège est le Portugal (50% du liège dans le monde devant l’Espagne 30%). La production de liège a lieu autour du bassin méditerranéen. La France possède aussi quelques suberaies : Corse, Var ou Pyrénées-Orientales.
Le bouchon vient du chêne qui porte son nom : le chêne-liège (Quercus Suber). C’est un arbre unique en son genre car son écorce se régénère une fois extraite (5 à 10mm/an). Contrairement à ce qui est dit, on ne coupe pas les chênes pour en récolter le liège, seule l’écorce est prélevée. La 1ère levée du liège du chêne a lieu entre 25 et 30 ans après sa plantation. Ensuite la récolte a lieu tous les 9 ans de la mi-mai jusqu’à la fin août. Tout le liège récolté est utilisé à 100%.
Les planches d’écorce de liège récoltées seront stockées à l’air libre pendant minimum 6 mois. Elles sont ensuite nettoyées dans de l’eau bouillante afin d’extraire certaines substances (tanins et sels minéraux). Après un temps de repos, les planches sont enfin découpées en lanières pour être ensuite perforées à l’aide d’une tubeuse. Cette étape peut être manuelle ou semi-automatique à partir d’emporte-pièce cylindrique donnant la forme de nos bouchons de liège.
A savoir : Une forêt de chênes-lièges abriterait un écosystème de 117 espèces animales. Il s’avère également que le chêne-liège est le seul arbre résistant aux feux de forêts. Selon la Fédération Française du Liège (Planète Liège), un chêne liège exploité capte deux fois plus de CO2 que n’importe quel arbre.
Le bouchon de liège naturel : il est directement issu des planches de lièges débitées à l’emporte-pièce. Il est catégorisé selon son aspect visuel.
Le bouchon colmaté : c’est un bouchon en liège de faible qualité dont les performances mécaniques et l’étanchéité ont été renforcées en agglomérant des particules de liège et de latex. Le bouchon naturel présentant un nombre relativement important de lenticelles* est soumis à une opération dite de colmatage. Il est également classé selon son aspect visuel.
*Les lenticelles sont de petites structures en forme de pores qui permettent l’échange d’oxygène et de dioxyde de carbone.
Le bouchon en liège aggloméré : il s’agit d’un bouchon obtenu par moulage ou extrusion avec différents agglutinants : colle polyuréthane, paraffine et latex. Il sert aux vins primeur. Ce sont des granulés de liège de qualité qui rentrent dans la composition des bouchons agglomérés.
Le bouchon “technique” s’est développé depuis quelques années. Ce bouchon comprend un corps en liège aggloméré et en rondelles en liège naturel collées sur un ou les deux bouts. Ce bouchon permet d’exploiter les excellentes caractéristiques d’obturation du liège aggloméré de densité élevée et de bénéficier, grâce à la barrière établie par des rondelles, des qualités du liège naturel seul en contact avec le vin. Il est classé selon l’aspect visuel des rondelles utilisées.
Le bouchon synthétique : depuis la fin des années 1990, ce bouchon connait une très forte croissance due à la hausse du nombre de bouteilles qui sont contaminées au TCA (le goût du bouchon), et grâce aux innovations en matière de procédés de production et au développement des matières synthétiques. Ce bouchon respecte la perméabilité à l’oxygène qui laisse vieillir le vin. Il peut toutefois mener le vin à s’oxyder et à prendre un goût de pétrole après dix-huit mois.
Chez les Papilleuses on aime offrir une seconde vie aux objets. Avec un brin d’imagination et de créativité (et un petit peu de matériel) on peut s’amuser et créer des objets originaux ! Le bouchon est souvent au centre de nos créations car pour nous il s’agit d’un matériau intéressant à mettre en scène. Nous avons déjà exploré les porte-clés, les tapis, les boites, les dessous de table…et pleins d’autres idées sont en cours de création.