Pour comprendre ce qu’est un vin nature, il est important de connaître les différentes méthodes culturales. A travers cet article, vous allez découvrir la différence entre le conventionnel, le raisonné (Terra Vitis), le biologique (Ecocert), la biodynamie (Demeter, Biodyvin) et le vin nature (Vin méthode naturelle).
Il s’agit de la conduite la plus répandue et la plus classique. Pour lutter contre les maladies et les ravageurs, le viticulteur a le droit d’utiliser tous les produits phytosanitaires autorisés par la législation (pesticides, fongicides). Parmi eux on répertorie des produits de synthèse plus ou moins nocifs envers l’environnement et les organismes de toutes tailles (levure, acarien, abeille, chauve-souris, humain,..). Le désherbage chimique est autorisé pour contrôler la concurrence mais pas sans conséquences (sol maltraité, appauvri, compacté). Pour nourrir la vigne, la viticulture conventionnelle utilise principalement la trilogie classique NPK (Azote, Potassium, Phosphore) directement assimilable par la plante. Ces composées minéraux polluent nos sols et nos nappes phréatiques lorsqu’ils sont emportés en profondeur. En cave, le vigneron dispose d’une trousse à pharmacie plutôt large pour corriger le vin et ainsi le rendre standard, uniforme et propre, sans défauts. A partir de ces nombreuses techniques (intrants oenologiques & procédés physico-chimiques) qui se sont perfectionnées au fil du temps, le vin est devenu un produit alimentaire de haute technologie (artificiel, moderne & industriel).
L’attitude conventionnelle n’a pas de limite et n’est pas en faveur de notre planète…
Mais l’absence de label ne signifie pas une utilisation à outrance de produits de synthèse. C’est un choix du vigneron de revendiquer sa démarche et ses valeurs en apposant une certification sur les bouteilles. C’est pourquoi il est important de bien connaître le vigneron pour choisir et boire une bouteille de vin en toute connaissance de cause.
Sur une base conventionnelle, la viticulture raisonnée repose sur l’observation pour agir de manière réfléchie et ciblée. Sa démarche est de préserver la biodiversité et ainsi obtenir une auto-régulation. L’utilisation des additifs est limitée à la vigne & en cave d’après un cahier des charges, certifié en 1998 par le label Terra Vitis.
Qualifier un vin bio est possible depuis 2012. Avant cette date là il existait uniquement un cahier des charges pour le raisin bio.
A la vigne il est exclu les engrais chimiques et produits de synthèse (pesticide, fongicide, herbicide) et OGM. La législation de 2012 a permis d’encadrer le travail en cave dans la continuité d’une conduite bio au vignoble tout en laissant une marge de manœuvre plus ou moins discutable. Ex : seuil max sulfites toujours élevé, acides pour corriger le vin, levures, sucres, copeaux (chutes des fabrication des barriques)… Pour résumer une bouteille de vin certifiée BIO (label Ecocert) peut être élaborée de manière industrielle tout comme de manière artisanale. Il est toujours question de bien connaître le vigneron et ses valeurs.
En allant plus en profondeur dans la démarche du BIO, des labels tels que Biodyvin et Demeter se sont créés pour concevoir un cahier des charges plus strict. Les bases de la biodynamie ont été écrites par Rudolf Steiner au début du XXème siècle dont la philosophie est d’être en harmonie avec le vivant. L’homéopathie, à base de préparations/décoctions naturelles, est utilisée pour stimuler les défenses naturelles de la plante au lieu de traiter les symptômes des maladies. Les rythmes lunaires et planétaires font également partis du quotidien du vigneron. Passer du bio à la biodynamique est une démarche personnelle qui demande de la recherche et une présence permanente dans la vigne.
Depuis le 6 mars 2020, la dénomination “vin méthode naturelle” est officiellement reconnue par l’INAO et la répression des fraudes. Elle définit un raisin issu de vignes bio ou biodynamie, une vendange manuelle, aucun intrants, ni sulfites (mais avec une possibilité d’ajouter 30mg/l de sulfites en le mentionnant explicitement sur l’étiquette). Cette revendication étant récente, les vignerons mentionnent ou communiquent sur leur philosophie zéro sulfite.
Pour conclure, il est difficile de traduire la démarche du vigneron uniquement au visuel d’une bouteille de vin. Si vous êtes sensibles à ce que vous buvez, nous vous conseillons de vous renseigner auprès de votre caviste ou directement auprès du vigneron. Laissez nous vous conter l’histoire de la bouteille : son créateur, son lieu, son climat, son travail à la vigne/ à la cave… et la bouteille aura un tout autre goût.