Après 1 an d’activité riche en émotion Chez Les Papilleuses, nous nous intéressons au cycle de la vigne sur 1 année complète. A l’heure où je vous écris, le top départ des vendanges est lancé ! Nous allons nous pencher sur ce fruit mystérieux (le raisin) à l’origine de breuvages exceptionnels et uniques.
A savoir :
La période hivernale est la période de repos de la vigne. De Novembre à Mars, la vigne est en dormance appelée aussi “en sommeil” qui marque à la fois la fin d’un cycle et le début d’un nouveau. On parle de repos végétatif où la sève est descendante c’est-à-dire que la sève redescend dans les racines. Durant cette période, le vigneron en profite pour commencer la taille. La taille consiste à limiter la croissance démesurée de la vigne (telle une liane). On sélectionne les sarments qui vont produire la récolte de l’année suivante. On décide de la quantité et de la qualité de la récolte à venir. Il s’agit d’une tâche exigeante, qui demande beaucoup d’attention et de savoir-faire. La taille permet également de restructurer le pied de vigne dans le respect des courants de sève (ex : taille Guyot-Poussard). Il est important de tailler la vigne le plus tard possible (février-mars) pour lutter contre les gelées de printemps appelées gelées blanches (avril 2021)
Mémo biodynamie : il est préconisé de tailler la vigne en lune descendante pour favoriser la vigueur de la vigne. Les nœuds lunaires, périgées et nœuds de planètes doivent être évités.
Avant tout départ de végétation, on observe l’apparition des pleurs au niveau des plaies de taille (sève ascendante) qui traduit la reprise de l’activité physiologique du système racinaire (montée de la température du sol).
Le débourrement est la première manifestation visible de la reprise de l’activité physiologique de la vigne. Les bourgeons gonflent, les écailles protectrices s’écartent et la bourre apparaît. Le vigneron est vigilant au climat et aux ravageurs car ces petites pousses vertes sont fragiles et vulnérables. Tous les cépages ne débourrent pas en même temps : cépages précoces & cépages tardifs.
La vigne va ensuite passer par différents stades de développement qui ont été codifiés (tableau). Chaque bourgeon va ainsi donner naissance à un nouveau rameau – sarment. A la floraison, on peut estimer approximativement la date des prochaines vendanges, environ 110 jours. A la nouaison, les fleurs hermaphrodites fécondées deviennent des baies.
La période végétative est une phase d’observation et d’action pour le vigneron. Pour réguler et accompagner la croissance, le vigneron pratique les travaux en vert : relevage, épamprage, éclaircissage (=vendanges en vert), rognage, effeuillage,…
Mémo biodynamie : le vigneron lutte contre les ravageurs et les maladies de manière préventive ln stimulant les défenses naturelles de la vigne à base de préparations et d’infusions.
La véraison qui correspond au changement de couleur des baies de raisin (translucide pour les blancs et rouge/noir pour les rouges), annonce le début de la maturation. La vigne cesse sa croissance végétative pour se concentrer sur ses fruits. La maturation dure 35 à 55 jours, pendant lesquels les raisins augmentent de volume et se concentrent en éléments minéraux (potassium), acides aminés et composés phénoliques (tanins, arômes, anthocyanes). La maturation se caractérise également par une concentration en sucres et une baisse de celle des acides.
Courant août, avec «l’aoûtement» ce sont les rameaux qui, à leur tour, changent de couleur, passant du vert au brun pour devenir des sarments.
La date des vendanges est une décision cruciale. En théorie, elles démarrent lorsque le vigneron estime que ses raisins ont atteint le niveau qualitatif souhaité. En pratique, elles sont le meilleur compromis entre la maturité et l’état sanitaire des raisins, le style du vin, la météo et la logistique du domaine.
Les contrôles de maturité avec le refractomètre permet d’apprécier la maturité physiologique en informant sur la quantité de sucres dans le raisin , plus précisément le degré alcoolique potentiel : 16,83g/L sucres = 1% vol. Pour compléter cette information avec d’autres ,paramètres (acidité, pH, azote,..) le vigneron peut apporter des échantillons au laboratoire. Enfin, la dégustation des baies à la vigne permet d’apprécier la maturité phénolique (pépins et pellicule)
Mémo : II faut distinguer la maturité physiologique, équilibre sucre/acidité, de la maturité technologique, qualité des tanins et matières colorantes, suivant le vin que l’on désire élaborer.
Les vendanges sont de plus en plus précoces au vu du réchauffement climatique. En zone méridionale, elles commencent mi-août voir fin août sur les blancs et effervescents. Elles peuvent durer jusqu’à mi-octobre sur les rouges voir novembre-décembre en vendanges tardives pour les liquoreux.
On privilégie les vendanges nocturnes pour rentrer des raisins frais et ainsi éviter l’oxydation.
Les feuilles tombent et les sarments continuent à brunir.
Après l’effervescence des festivités, le vigneron prépare la vigne à passer l’hiver tout en étant aux petits soins (entretien annuel). Les travaux d’automne sont divers selon la philosophie du vigneron : labour superficiel, semis d’un couvert végétal, amendements organiques, entretien des murs et haies, arrachage des pieds morts, prétaillage, buttage,…
Mémo biodynamique : pulvérisation d’une préparation biodynamique (500P) à base de bouse de vache fermentée, qui favorise la vie microbienne du sol, la structure et le développement d’humus, et qui permet le développement racinaire.