Chez les papilleuses c’est la semaine du rosé ! Et oui nous avons décrété que le rosé, symbole des journées ensoleillées, sera à l’honneur durant ce mois de Mai. A travers cet article nous allons vous présenter nos 3 vignerons implantés sur 3 terroirs du Languedoc et élaborant 3 profils de rosé 2020 fraîchement mis en bouteille pour le plus grand plaisir de vos papilles.
Avant de commencer, sachez que l’élaboration d’un rosé n’est pas une mince affaire si on veut répondre aux diktats du rosé (non fondés). Il s’agit d’un casse tête du début jusqu’à la fin. Tout d’abord, il faut sélectionner le ou les cépages, ni trop tanniques ni trop puissants, ni trop colorés, puis la parcelle avec des rendements ni trop importants (vigoureux) ni trop faibles (concentré). La date de vendanges est primordiale pour obtenir une belle acidité et un degré d’alcool convenable et ainsi obtenir un équilibre parfait (ou presque). Mais le critère principal qui est au centre des attentions est LA COULEUR ni trop foncée, ni trop claire, ni trop orangée, ni trop grenat, sans reflets gris, d’une brillance et d’une limpidité non naturelle bien évidemment! Et lorsqu’on se penche sur le profil œnologique du rosé, celui-ci doit être gourmand, équilibré avec une belle acidité. Et ce n’est pas fini ! Lorsqu’on met en bouteille le rosé, il faut miser sur la quantité de bouteilles produites. Dès lors un compte à rebours est lancé pour les vendre. Et oui le rosé est une cuvée de saison qui se boit et s’apprécie dans l’année qui suit sa production. Le vigneron se met alors la pression pour vendre ses bouteilles avant l’arrivée du prochain millésime.
C’est une erreur de penser qu’un rosé doit répondre à une liste de critères pour être catégorisé dans la classe rosé. Au contraire, on s’éloigne de l’expression du terroir et de l’identité du vigneron car on souhaite créer un rosé de toute pièce pour satisfaire une norme devenue standard. Chez les Papilleuses nous considérons le rosé comme un vin à part entière et nous faisons abstraction de tous ses préjugés pour vous sélectionner nos cuvées coup de cœur.
70% Cinsault / 25% Syrah / 5% Grenache – 13% vol
Dégustation : Ce rosé élégant et complexe sur l’ananas, la mangue, la poire à la vanille, l’acacia, la madeleine et la réglisse nous fait voyager par ses effluves gourmandes. En bouche, on adore son équilibre entre la rondeur, l’onctuosité, la gourmandise et la fraîcheur en finale. Un rosé sur la minéralité qui pourra sublimera vos viandes blanches ou même vos poissons.
L’accord testé par les papilleuses : Corteza x Sushi
Terroir : Ce rosé est l’expression des schistes de Saint-Chinian. Le terroir du Saint-Chinian est partagé en deux par les cours de l’Orb et du Vernazobres. Au nord, les schistes et les grès dominent et au sud, c’est le calcaire déposé par la mer au secondaire qui se marie à la bauxite et à l’argile.
Vinification : Il s’agit d’un rosé de pressurage c’est-à-dire que les grappes vendangées à la main ont été éraflées (la rafle/la charpente est enlevée de la grappe) puis envoyées dans le pressoir pour être pressées directement. Débourbage à froid et fermentation spontanée avec des levures indigènes. Élevage en cuve inox avec un léger batonnage sur lies fines pour apporter du gras et de la rondeur. Aux vendanges 2020, le pressoir est tombé en panne le jour du pressurage du rosé avec les raisins dedans..chaque minute et chaque heure de macération entre le jus et les matières solides (pellicule, pépins) tend vers un jus coloré rouge. Pour pallier cette couleur rosé devenu rouge, Florian le régisseur a pris l’initiative de traiter le moût de raisin avec du charbon (autorisé dans le cahier des charges BIO) pour décolorer le jus. Ce traitement fut plus qu’efficace car finalement en bouteille la Corteza rosé paraît pour le coup très clair !!
40% Cinsault / 30% Grenache / 30% Syrah – 13% vol
Dégustation : Nez gourmand sur les fruits rouges comme la fraise et la groseille et les fruits jaunes comme la pèche et l’abricot. La bouche est fidèle au nez sur la gourmandise avec un joli équilibre entre l’acidité et l’alcool. Une finale sur la fraîcheur de l’eucalyptus. Un rosé sur la gourmandise qui sera le compagnon idéal de vos apéritifs, barbecues et pique-niques sur la plage.
Terroir : Ce rosé est l’expression du terroir argilo-calcaire des Côtes de Thongue. Les Côtes de Thongue se caractérisent, de manière générale, par une pente relativement importante orientée nord-sud formant une succession de paliers qui vont des Cévennes à la Méditerranée. L’érosion créée par la Thongue a ouvert une vallée relativement large et peu encaissée qui offre des côtes favorables à l’implantation et à la culture de la vigne. Plusieurs terroirs composent les Côtes de Thongue, de manière plus ou moins homogène : les terrasses villafranchiennes, les marnes sableuses et graveleuses, ainsi que les argilo-calcaires.
Vinification : Rosé de pressurage doux et très lent pour ne pas extraire les tanins. Le moût est ensuite débourbé à froid 4°C pendant 48h puis fermentation en levures indigènes? à 15°C. Élevage 6 mois en cuve inox.
70% Grenache / 30% Syrah – 12,5% vol
Dégustation : Un rosé naturel & digeste qui nous surprend par sa minéralité. Nez sur les fruits rouges qui rappelle la tartelette aux fraises avec sa crème anglaise maison. En bouche on retrouve la fraise gariguette et le pamplemousse tout en équilibre avec une belle salinité. Un rosé sur la fraicheur qui pourra s’apprécier sur des plats salés/sucrés!
Terroir : Ce rosé est l’expression du terroir de schistes du massif des Hautes Corbières. La Vallée du Paradis est située dans l’Aude, au Sud de Narbonne. Une vallée fascinante près du littoral, jalonnée de territoires rocailleux, avec des chutes de roches et des sols très variés de type schisteux, argilo-calcaires, basaltiques et des grès s’étendant du village d’Abas jusqu’à l’extrême Est de la région. Deux AOC sont produites non loin de ces zones, le Fitou et le Corbières.
Vinification : Les grappes récoltées à la main sont entreposées dans des cagettes puis stockées 48H en chambre froide à 5°C. Les grappes sont ensuite acheminées par tapis vers un pressoir pneumatique à cage ouverte. Fermentation en levures indigènes avec contrôle des températures. Élevage en cuve inox 4/5ème et demi-muid en chêne 1/5ème. Vin non collé, non filtré. Aucuns intrants excepté le sulfité à doses homéopathiques lors de la mise en bouteille.